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Passeur de mémoire, Fragment d'histoire

Sauvegarde et transmission du patrimoine : Nos domaines d’activité sont extrêmement variés : muséographie, scénographie, communication et marketing culturel, web-design, recherches documentaires et archivistiques, rédaction de contenus…

Le 2ème régiment d'infanterie en 1918

 

1918

 

Secteur tranquille, mais très vaste où les effectifs, très dispersés, sont presque complètement absorbés par les travaux d’organisation.

Période de calme relatif, mais d‘effort physique assez considérable.

Le régiment est relevé dans les premiers jours de mars et est mis à la disposition du 2ème corps d’armée pour continuer les travaux de la deuxième position dans le secteur de ce corps d’armée.

 

Le 24 mars, le régiment va relever, dans la zone à l’Est du Bois Le Chaume, Au Nord-est de Verdun, des éléments du 1er Régiment mixte de Zouaves-Tirailleurs et du 18er Bataillon de Chasseurs.

Séjour extrêmement pénible, dans un secteur agité par des coups de main ennemis incessants, sur un terrain complètement bouleversé et empoisonné par de très fréquents bombardements d’obus et de mines toxiques et de gros calibres.

 

Néanmoins, l’ennemi est constamment tenu en échec et subit des pertes sensibles à chaque tentative d’intrusion dans nos lignes.

Le 14 mai, le Sous-lieutenant RAULT, à la tête d’un groupe de volontaires, exécute un coup de main sur un saillant du Bois Le Chaume, et réussit à ramener un prisonnier sans subir aucune perte.

Du 20 au 23 mai, le régiment est relevé par le 20ème régiment d’infanterie, et se rend au repos dans la région de Nançois-Tronville.

 

Les pertes dans ce secteur avaient atteint le chiffre de 500 hommes.

 

Le 25 mai, un renfort de 500 hommes, jeunes soldats de la classe 1918, vient combler les vides. mai et juin 1918- Jaulgonne – Le Charmel

A peine installé dans la zone de repos, le 20 mai, le régiment est alerté et s’embarque le soir même à LONGUEVILLE.

Les trois bataillons du régiment, débarqués le 30 mai à Oeuilly et à Dormans, sont successivement mis à la disposition du général ARRAULT, commandant une brigade de la 5ème division de cavalerie.

 

Le général DE LA TOUR, commandant cette division, est à la tête du groupement.

 

Dans la nuit, les bataillons viennent occuper respectivement :

  • Le 1er bataillon, la lisière du bois dit « Vente-Jean-Guillaume », approximativement entre la cote 200 et l’arbre de la fosse ;

  • - Le 2eme Bataillon, A La Gauche Du 1er, Sur La Croupe Entre La Croix Rouge (Ferme) et Beauvarde (Exclus)

 

Ces deux bataillons ont chacun deux compagnies en première ligne avec une section de mitrailleuses par compagnie et une compagnie en réserve avec la 4ème section de mitrailleuses.

La liaison entre les deux bataillons est assurée par le 29ème dragons.

D’autre part, à droite, le 1er bataillon est relié au 47ème régiment d’infanterie par des fractions de cavalerie et de chasseurs cyclistes ; À sa gauche, le 2ème bataillon est directement en liaison vers Beauvardes avec des éléments analogues.

Le 3e bataillon, débarqué le dernier, s’installe en réserve, à la pointe du jour, dans le bois, 1

kilomètre sud de du Charmel, à proximité de la route le Charmel – Jaulgonne.

Vers 7 heures, l’ennemi entre en contact avec les bataillons de première ligne et à la même heure le 3e bataillon reçoit l’ordre de ce porter en avant à 1.500 mètres au nord du Charmel en maintenant une compagnie en réserve à la cote 226 (1 kilomètre ouest du village).

 

Contenu sur tout le front tenu par le régiment, l’ennemi glisse à l’Ouest, prend pied dans Beauvardes, puis s’infiltre dans la Foret De Fere, au nord de la cote 211.

Dès lors, sa progression se fait sentir sans arrêt sur notre gauche où le 2e bataillon perd rapidement toute liaison avec les chasseurs cyclistes et les éléments du 3e dragons avec lesquels il était primitivement relié.

Entre temps, le poste de commandement du chef de corps a été transporté à la lisière du bois, en bordure de la route le Charmel – Jaulgonne, à 1 kilomètre au Sud Du Charmel.

A 9 heure 55, Le Lieutenant-colonel MOULOISE reçoit l’ordre d’envoyer le 3e bataillon organiser une position de repli face au Nord, sur la ligne cote 213 – Grande-Marie (FERME) – cote 225 La Tieulerie, au Nord de Mont-Saint-Père, en liaison à droite avec le 47er régiment d’infanterie, à gauche avec la 7ème cuirassiers, puis, selon un nouveau renseignement, avec un nouveau bataillon du 33ème colonial, mis à la disposition du lieutenant-colonel commandant le 2ème régiment d’infanterie.

Cet ordre ne peut recevoir d’exécution, des infiltrations ennemies s’étant produites dans l’intervalle à travers les bois au Sud de grange-marie et des patrouilles allemandes ayant même été signalées sur La Marne A Charleves.

Le lieutenant-colonel MOULOISE essuie le feu de ces patrouilles en se rendant au nouveau poste de commandant qui lui a été désigné (Ferme De La Theodorie) et doit ainsi que sa liaison et la C. U. R., revenir à Jaulgonne.

Entre temps, le poste de commandement du chef de corps a été transporté à la lisière nord du bois, en bordure de la route Le Charmel – Jaulgonne, à 1 kilomètre au sud du Charmel.

 

A 9 h 55, le lieutenant-colonel MOULOISE reçoit l’ordre d’envoyer le 3ème bataillon organiser une position de repli face au nord , sur la ligne cote 213 – Grange-Marie (ferme) – Cote 225 – La Tieuleirie, au nord de Mony-Saint-Pere, en liaison à droite avec le 47ème régiment d’infanterie, à gauche avec le 7ème cuirassiers, puis, selon un nouveau renseignement, avec un bataillon du 33ème colonial, mis à la disposition du lieutenant-colonel commandant le 2ème régiment d’infanterie.

 

Cet ordre ne peut recevoir d’exécution, des infiltrations ennemies s’étant produites dans l’intervalle à travers les bois au sud de Grange-Marie et des patrouilles allemandes ayant même été signalées sur la Marne à Charteves.

 

Le lieutenant-colonel MOULOISE essuie le feu de ces patrouilles en se rendant au nouveau poste de commandement qui lui à été désigné (ferme de la Theoderie) et doit, ainsi que sa liaison et la C.H.R., revenir à Jaulgonne.

Une reconnaissance est envoyée pour essayer de prévenir de cette nouvelle situation les bataillons engagés et surtout d’arrêter le mouvement du 3ème bataillon. Mais ce bataillon a déjà sa 9ème compagnie aiguillée sur la cote 225, à la gauche de la position de repli qu’il doit organiser, et cette compagnie tombant à l’improviste sous les feux ennemis partant des bois au sud de Grange-Marie, est un peu surprise et très maltraitée.

 

Toutefois, le chef de bataillon, Prévenu A Temps, Peut Ramener Ses Autres Unités Sur Les Pentes Boisées Entre Les Franquets et Jaulgonne où, vers 13 heures, il s’installe en demicercle, face à la fois au nord–est, au nord et au nord-ouest, une fraction surveillant en arrière la direction du Moulindoly pour parer à toute éventualité.

Il est d’ailleurs bientôt rejoint sur cette position par la 9ème compagnie qui a réussi à se dégager.

Pendant que ces évènements se déroulent, les 1er et 2ème bataillons n’ont pas cessé de contenir énergiquement l’ennemi, malgré le repli des éléments par lesquels ils se trouvaient primitivement encadrés.

Successivement, le 1er bataillon défend la lisière sud de la Vente-Jean-Guillaume, puis les bois à l’ouest et au sud–ouest de Charmel.

Le 2ème bataillon, les layons transversaux de la forêt de Fere, à l’ouest du même village.

Mais les éléments de cavalerie qui assuraient, au début, la liaison entre ces deux bataillons ont disparu et la liaison est complètement perdue.

Cependant, la situation est de plus en plus confuse.

Le colonel commandant le 47ème R.I., dont le régiment a défendu pied à pied, à l’est de la route de Charmel, la lisière nord de la forêt de Ris, puis les croupes boisées à l’est et au sud-est de Charmel et à qui a été confiée, un instant, la mission d’organiser les défenses à Jaulgonne, vient de recevoir de nouveaux ordres et abandonne le pont de la Marne où refluent

des groupes de toutes armes : cavaliers, chasseurs à pied, fantassins et sapeurs.

Ces éléments hétérogènes sont regroupés près du pont, encadrés et reportés en avant de part et

d’autre de la route Jaulgonne – Le Charmel.

La défense du pont de Jaulgonne, sur le débouché duquel deux ou trois autos - mitrailleuses et

autos - canons sont braqués, a été sommairement ébauchée en arrière ; Quelques tranchées ont

été hâtivement creusées au nord de la rive sud de la Marne.

Enfin, tout est prêt pour faire sauter le pont en cas d’urgence.

Devant JAULGONNE, la situation se stabilise pendant quelques heures ; l’ennemi, qui a peu

d’artillerie, semble attendre des renforts pour continuer sa progression de ce côté.

Seuls, ses nombreux avions n’ont cessé d’être actifs et ont fait sans discontinuer, toute la matinée, un large usage de leurs mitrailleuses contre nos troupes qu’ils survolaient à très basse altitude.

Vers 15 heures, le général ARRAULT envoie au 2ème, puis au 1er bataillon, l’ordre de s’établir à hauteur de la ferme des Franquets pour constituer une tête de pont en avant de Jaulgonne.

A 15h30, cet ordre a reçu son exécution.

Le 2ème bataillon avec une compagnie du 47ème R.I. et quelques mitrailleurs de cavalerie, tient le terrain entre la ferme et le rentrant du bois, à 800 mètre au sud-ouest ; Le 1er bataillon, à sa droite, occupe les Franquets et s’échelonne en profondeur sur les pentes qui descendent vers Jaulgonne.

La situation reste sensiblement la même jusqu’à 18 heures.

Quant au 3ème bataillon, qui n’a pas bougé depuis le début de l’après-midi, il constitue une réserve tout en gardant les derrières du dispositif.

Les Allemands maintiennent sur nos troupes un tir de harcèlement par mitrailleuses et petits «MINEN » ; mais attendent visiblement que d’autres mouvements latéraux se soient produits pour entamer sérieusement leurs attaque frontale.

Cet événement se produit vers 17 h 30, à la suite de l’occupation en force de la lisière sud-ouest de la forêt de Ris, à hauteur de Jaulgonne, par l’ennemi qui semble n’avoir plus personne devant lui de ce côté et ouvre un feu violent de mitrailleuses contre nos bataillons, tandis que ses minenwerfer, notablement gênés toutefois par les feux de notre 3ème compagnie de mitrailleuses, se mettent en batterie pour préparer l’attaque.

Une demi-heure avant, des ordres nouveaux ont été donnés.

Sur le front de Charteves-Dormans, le commandement a décidé de replier ses troupes sur la rive sud et d’interdire à l’ennemi tout franchissement de la rivière.

Le lieutenant-colonel commandant le 2ème régiment d’infanterie, a reçu une mission spéciale en ce sens.

A 18 heures, l’ordre de repli définitif parvient au commandant du 2ème bataillon, à qui, trois heures avant, avait été déjà confié le commandement de toutes les troupes d’infanterie combattant au nord de Jaulgonne.

Le 1er bataillon protégera le mouvement de la compagnie du 47ème régiment d’infanterie et du 2ème bataillon.

Il se repliera ensuite par échelons sous la protection des mitrailleuses de cavalerie qui, dans Jaulgonne, battent la route du Charmel.

 

Ces divers mouvements se font en ordre, avec des arrêts qui permettent d’infliger des pertes sensibles à l’ennemi.

Celui-ci serre de près nos éléments en criant : « halte ! halte ! faites camarades ! » et en les arrosant de petites minens.

Le lieutenant BLANDIN, commandant le C.M.2, est très grièvement blessé à ce moment.

Le passage du pont a lieu par petits paquets, presque sans pertes, malgré une grêle de balles (tir fichant) qui viennent de toutes les crêtes dominant Jaulgonne et malgré les obus qui balayent les pentes sud des Franquets et la partie sud-ouest du village.

A 18h50, le 2ème bataillon a déjà franchi la Marne, mais le 1er n’a pas encore abandonné le plateau des Franquets.

A 19 heures, le commandant du 1er bataillon donne son ordre de repli.

Il opère par échelons successifs dans l’ordre 2ème, 3ème et 1ère compagnies.

Les 2ème et 3ème compagnies arrivent à franchir le pont de Jaulgonne sous un feu qui se fait de plus en plus violent.

Mais la 1ère compagnie (Capitaine LESCAR) reste accrochée au village.

A ce moment, vers 19h30, par suite d’une erreur, le pont saute ; des éléments restés sur la rive gauche, seuls deux officiers, secondés par quelques soldats particulièrement courageux, parviennent, grâce à leur esprit de décision et à leur énergie, à traverser la Marne avec une trentaine d’hommes, partie à la nage, partie en bateau, sous les rafales ennemies.

A 23 heures, le 2ème bataillon prend les avant-postes dans la zone Mezy-Varennes et le 1erbataillon s’installe à sa gauche, entre le Surmelin Et la station de Mezy-Moulins

Au cours de ces durs engagements, les hommes se sont comportés d’une façon remarquable ; en particulier les jeunes soldats de la classe 1918, qui voyaient le feu pour la première fois, ont rivalisé de courage et d’énergie avec les anciens soldats.

 

LIRE LA SUITE :

1914 - 1915 - 1916 - 1917 -  1918 (suite) - Les hommes du 2ème RI -

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