Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Passeur de mémoire, Fragment d'histoire

Sauvegarde et transmission du patrimoine : Nos domaines d’activité sont extrêmement variés : muséographie, scénographie, communication et marketing culturel, web-design, recherches documentaires et archivistiques, rédaction de contenus…

Canal de Corps

Le canal de Corps a été créé en 1805 par une société de propriétaires. Sa prise d'eau se trouve sur le torrent qui coule au nord de la commune, à six cents mètres en amont du pont de Gournier. De là, il suit les flancs escarpés de la montagne qui domine à gauche le torrent, et parvient jusqu'au bourg qu'il traverse dans un aqueduc souterrain, coupé de distance en distance par des réservoirs. Le développement de cette première partie du canal est de deux mille six cents mètres. En sortant du bourg, il se dirige vers le Drac jusqu'au lieu des Combes, où il se perd, après un second trajet de plus de trois mille mètres. C'est dans cette dernière partie de leur cours que les eaux servent à
l'arrosage. Le terrain, à la surface duquel elles coulent, est formé par les anciennes alluvions du Drac, et sa consistance est très-légère. Sa valeur a plus que doublé depuis qu'il a été mis à l'abri des atteintes de la sécheresse. Le périmètre des terres arrosables embrasse plus de deux cent vingt hectares; mais la moitié seulement de cette étendue peut jouir du bienfait de l'irrigation, faute d'une quantité d'eau suffisante. On réserve celle-ci pour les genres de culture qui en ont le plus besoin, comme les prairies et les pommes de terre; les céréales en sont privées.

L'administration du canal est extrêmement simple. Les propriétaires n'ont pas à s'occuper eux-mêmes de l'arrosage.
Ce soin est confié à deux prayers ou béaliers, qui sont payés à cet effet. Ceux-ci commencent l'opération par les terres situées à l'origine du canal et continuent successivement jusqu'aux plus éloignées; puis ils recommencent de nouveau pendant toute la saison de l'arrosage, qui est de quatre à cinq mois. Pendant ce temps, chaque terrain est arrosé, environ deux fois par mois; ce qui, en général, n'est pas suffisant. La quantité d'eau débitée par le canal n'a jamais été mesurée exactement. Un jaugeage approximatif, fait le 3 juillet dernier, m'a donné quatre-vingts litres par seconde.

« Il existe à Corps un second canal bien moins étendu que le précédent, qui arrose une certaine étendue de terres sur la rive droite du torrent. Sa prise d'eau est à plusieurs  centaines de mètres en aval du pont de Gournier ; par conséquent, il ne peut recevoir que le superflu des eaux qui n'entrent pas dans le premier canal. Dans l'été, ce superflu est fort peu considérable.

 

Extrait du Rapport du Scipion Gras, Ingénier en chef des mines, en date du 4 septembre 1847.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article